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Panorama du TIENTO ibérique, forme regroupant divers styles, depuis la Bataille, jusqu'au récit accompagné en passant par le Ricercare. L'orgue de St Pons, par ses timbres franchement Méditerranéens, traduit magnifiquement cette musique.
Présentation de l'album ici : https://www.youtube.com/watch?v=v2kcfVAtMzk

P. de Araujo : Tento de sexto Tom sobre la batalha de Marignan (d'après Clément Jannequin). Tento de 1iér tom sobre "A Salve Regina".
D. Ortiz : Recercada segunda sobre "O Felici Occhi miei".
J. Perez Bocanegra : Hanacpachap Cussicuinin.
G. Fernandez : Xicochi Xicochi Conetzintle
F. Correa de Arauxo : Tiento de registro entero de 6iéme tono (22), Tiento de medio registro de tiple de 4iéme tono (39), Tiento "Lauda Sion Salvatorem" (67), Tiento de registro entero de 4iéme tono (18), Tiento de medio registro de baxon de 9iéme tono (37), Tiento de registro entero de 1ier tono a cinco voces (52).
J. Cabanilles : Tiento de Ligaduras de 3iéme tono para la Elevation.
Anonyme (1557) : Fabordones de varios tonos.
N. Casanoves : Paso e re menor.
P. Casals : "Cant dell Ocells" (le chant des oiseaux)
Frédéric Muñoz orgue .

Orgue historique JB Micot (1772) de la Cathédrale de Saint Pons de Thomières (Hérault).
1 CD XCP 5027 enregistré en Avril 1997 DIAPASON D'OR.

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CRITIQUES :

  • "Après avoir rendu à chaque pan de la musique ancienne l'instrument historique lui convenant, on explore désormais les chemins de traverse, et Frédéric Muñoz qui sur une merveille de la facture française offre l'un des plus beaux récitals espagnols qui soient. Les couleurs du sud de l'Europe ont en effet nombre de points communs, soulignés avec un éclat enchanteur par le tempérament mésotonique de Saint Pons de Thomières. De l'Espagne au Portugal et jusqu'au Nouveau monde, on retrouve Muñoz fidèle à son rythme si personnel d'écoute : concentré, altier, jamais démonstratif, insufflant une vie intensément travaillée à travers le souffle ou d'infimes variations de tempo à l'intérieur d'une scansion exemplaire de rigueur. L'immense Tiento 52 de Correa (au cœur de l'album avec 6 tientos) en est l'illustration idéale : dix minutes de sublime immobilité apparente, sous-tendues par une infinité de mouvements sous-jacents, la pulsation du souffle faisant sonner l'harmonie comme un improvisateur le ferait en touchant un clavier pour l'essayer (tiento), s'attardant sur un accord rare, pressant insensiblement vers une résolution inventive, sorte de suspension active du temps à travers un équilibre sans cesse remis en question, toujours vainqueur. Le Micot est admirable dans son rôle de chantre Espagnol, son chœur d'anches valant les trompeterias les plus fameuses, mais aussi son fond d'orgue, ses cornets… SPLENDIDE !" (Michel Roubinet : Revue Diapason DIAPASON D'OR (octobre 1997)

  • "On ne sait à laquelle de ces pièces accorder sa faveur, tant elles sont ingénieusement architecturées, subtilement enregistrées par un interprète qui est aussi un poète des sons. La découverte en devient passionnante et c'est là près de 70 minutes de bonheur parfait. Si vous aimez le baroque, voici de toute évidence un CD qu'il vous faut posséder. Il sent le thym, la garrigue et l'ardent soleil méditerranéen". (Jean Gallois : Revue "Etudes")

  • "Frédéric Muñoz se montre un musicien exigeant, passionné, dont la vie intérieure transparaît dans cet accord avec les musiciens ibériques qu'il connaît si bien". (L'orgue francophone)

  • "Frédéric Muñoz joue … juste cette magnifique musique espagnole, souvent aimée par des organistes qui ne lui rendent pas bien justice. Le choix du répertoire est exemplaire, varié, coloré, présentant quelques pièces connues et aussi quelques inédits. Ce musicien qui joue avec expression, souplesse, style et lyrisme, toutes qualités pas vraiment courantes chez les organistes : Coup de cœur dans l'air… " (Jean Ferrard : Le magazine de l'orgue)" C'est un disque grave et beau, qui le doit au jeu de l'organiste. Il témoigne ici de la pleine maîtrise de son art. Toujours respectueux de l'œuvre qu'il aborde, il installe pourtant un climat qui lui est propre. Son chant intérieur, son rythme sont reconnaissables dès les premières mesures. Ce n'est pas d'abord une lecture qu'il propose, c'est une méditation qui chante, murmure, crie, ou jubile. Il y a son toucher aussi, cette manière si particulière d'aborder un orgue timbre à timbre, une partition note à note, en un jaillissement de source très légèrement irrégulier. Il donne dans ces œuvres le meilleur de lui même, et c'est fascinant." (Jacques Bétoulières : Revue "le Tuyau")

  • "Frédéric Muñoz, dans cet audacieux répertoire espagnol, incruste dans la plus grande rigueur musicale, des éclats de surprise. Jouant magnifiquement des tentatives autant que des tentations, c'est du funambulisme ascétique" .(Jordi Teixido :Revue "Reg'Arts")
  • Frédéric Muñoz pour un programme hispanisant à Saint-Pons-de-Thomières, aéré, intériorisé, et rafraichissant : Ce disque fait partie de ceux qu’il vous faudra traquer en médiathèque ou sur le marché de l’occasion, car il le mérite. Pour les impatients, on en trouve de larges extraits sur les canalisations du web. Cap vers le Sud de la France, dans l’Hérault. Le choix du Micot/Formentelli de Saint-Pons-de-Thomières est tout à fait pertinent au regard du programme, antérieur à l’apparition des batteries de chamade dont il est évidemment dépourvu. En revanche, il présente l’atout de son grand bourdon-montre, comme le rappelle le livret : « rencontrer en Espagne ou au Portugal aujourd’hui un Grand Plenum en 16’ mésotonique reste exceptionnel ». Le Salve Regina de Pedro de Araujo annonce d’emblée les piquantes saveurs qui nous attendent, pimentées par le tempérament inégal. Une anthologie agencée autour du genre du Tiento, incluant deux excursions sud-américaines : un chant marial inca (une des plus vieilles partitions imprimées du Nouveau Monde) du moine franciscain Juan Pérez Bocanegra (1598-1645), et Xicochi, Xicochi Conetzintle d’après un petit motet en langue Nahuatl que Gaspar Fernández écrivit lorsqu’il était en poste au Mexique à la Cathédrale de Puebla. On l’entend ici gazouillé sur les nazards imitant les flûtiaux.

    Les anches sont à l’honneur, au travers La Batalha de Marignan, ou un Fabordones de varios tonos. Toutefois, ce n’est pas l’éclat que l’on retient de ce disque, mais plutôt la pudique émotion qui s’exhale d’une Recercada segunda de Diego Ortiz, sur le seul Bourdon 8’, ou le Tiento para la Elevacion de Juan Cabanilles sur la Montre 8’, cela ventilé avec le Tremblant garant d’une expressivité qui touche au cœur. Choyée par le jeu lumineux, posé et serein de Frédéric Muñoz. Et les fonds du Tiento XVIII de Correa de Arauxo, compositeur qui occupe la majeure partie du récital, quel bonheur ! Au sommet, le Tiento LII a cinco voces, dans une interprétation magistrale de tenue, de respiration suprêmement animée, éclairée de l’intérieur. Onze minutes où l’esprit souffle.

    Parmi toutes les raisons qui vous feront chérir cet album, la dernière plage : le Cant dell Ocells de Pablo Casals, bouleversant chant des oiseaux, naïf et nu comme une enluminure de la Nativité, beau à pleurer. Une circonstance à prolonger par l’album Noëls du Soleil chez le même label, avec le chœur d’hommes du Pays de Thomières.

    Christophe Steyne : Crescendo Magazine Be (Août 2020)

 

 

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